#1 – L’ennui

Cette période de confinement peut nous faire toucher du doigt ce qu’est l’ennui. Sentiment qui oscille entre plaisir du temps qui s’étire comme une invitation à créer et impression d’un vide qui nous confronte au trou noir de l’existence généralement comblé par notre hyperactivité convenue. Pour en savoir davantage, et au-delà des idées convenues sur le sujet, je vous invite à lire ce texte. Chers collègues de confinement, ne vous arrive t-il pas parfois de vous ennuyer profondément ? non ? vous non plus ? et vous, toujours pas ? Dois-je vous croire ? et bien, non ! Et au travail, qu’en est-il ?

L’ensemble des études que nous menons en matière de performance sociale avec ORHUMAN mettent en évidence qu’entre 20 et 30 % des salariés s’ennuient au travail. Alors, ils ne le disent pas comme cela, bien entendu. Ils vont évoquer le manque de perspective de carrière, le sentiment d’appauvrissement de leurs compétences tandis qu’ils révèleront volontiers avoir une charge de travail importante. Il n’est pas très sexy, vous en conviendrez, de dire à son boss que l’on s’ennuie au travail !

Pourtant l’ennui au travail a un lien direct avec la performance de l’entreprise : faible satisfaction au travail, stress, diminution de l’engagement et de la performance, comportements contre-productifs, turn over ou volonté de quitter l’entreprise (Pezet-Langevin, 2019,9) parmi les causes relevées dans nos études, notons  :

  • Le recrutement de personnes surqualifiées pour le poste convoité ; elles s’ennuient très vite !
  • Le manque de feed back au sein de l’organisation ;
  • L’absence de « cursus durable » identifiable au sien de l’entreprise ;
  • Un pyramide des âges « homogène » : tout le monde à le même âge à tous les niveaux,
  • L’absence de communication interne sur la politique de mobilité interne ;
  • Le manque d’outils des managers pour « nourrir » leurs salariés au-delà de la tâche à réaliser.
  • Le manque de courage de l’organisation ; Accompagner les salariés vers un départ fait partie du job !,
  • Le défaut de justice organisationnelle ; l’incohérence du produit contribution* rétribution laisse la place à l’ennui.

Maintenant que le sujet est posé, que les tabous sont levés quelque peu, qu’avez-vous à dire sur l’ennui pour vous et votre organisation ?

 

*Photo by Nik Shuliahin on Unsplash