De retour dans l’open space FORHUMAN, on fait une météo des émotions.
Jean-Claude trépigne et veut s’exprimer sans attendre. Il dit avoir fait un tableau Excel pour lister et catégoriser ses émotions. Il n’a rien trouvé ! Monique prend le bâton de parole et nous dit qu’elle a tellement d’émotions qu’elle ne sait pas par où commencer.
On fera un bilan la semaine pro ! et puis vient le boss. Et là, BREAKING NEWS : « j’ai chialé en regardant Heidi ».
Confiné avec sa progéniture, il s’est infligé toutes les saisons de Heidi, version années 80. Et au moment où biquette et Lili sont au bord d’un ravin dans un brouillard de fou, Heidi s’égosillant derrière, voilà notre boss, le menhir qui n’a jamais froncé le sourcil au moindre événement au sein de la boite, qui se surprend à pleurer comme un enfant : « ce doit être la période actuelle ! »
Et oui, les émotions se baladent, arrivent ici et repartent par là pour finir par se retrouver encore ailleurs. Ce qui est certain c’est que dans des situations à forts enjeux, lorsque l’on pense jouer son image, sa fierté, son orgueil, sa carapace, les émotions sont en général atténuées ou cachées afin de ne pas perdre la face aux yeux des autres.
Mais une fois cachée, l’émotion travaille encore et cherche une voie d’expression. Pour notre boss, comme pour nombre d’entre nous, ce sont des situations à faible enjeu qui permettent à l’expression de remonter sans crainte. Heidi qui saute dans les bras de grand père dont les yeux d’ours mal léché s’embrument devant tant de tendresse, et voilà le plus gros patron du CAC 40 qui se transforme en gros nounours. On dit alors que l’émotion se déplace. Non, cela ne vous dit rien ? Pas de ça chez vous ?
Mais plutôt que de la déplacer, fichez-lui la paix à l’émotion, ce serait un grand pas pour l’humanité. Parce que quand on réagit avec émotion à l’histoire de quelqu’un, c’est comme si nous collions un post-it® sur son événement pour qu’il devienne souvenir. Montrer que l’on est ému, choqué, flatté… c’est offrir aux autres un miroir dans lequel ils puisent le reflet de leur propre existence et parviennent à construire le fil de leur histoire.
Bon, c’est pas que, mais moi j’ai la saison 7 des chevaliers du zodiaque à terminer et j’ai fini ma dernière boite de Kleenex®. Ça promet !