Un vent de panique se lève sur l’open space FOR HUMAN. Plus personne ne sait de quoi l’avenir sera fait. Chacun se demande ce qu’il va devenir, si son travail sera préservé. Bref, toutes les certitudes sont balayées. Monique veut que tout redevienne comme avant. Elle veut être comme tout le monde !
Vivre comme les autres, vivre comme dans Spotify où un algorithme pousse les mêmes playlists à travers le monde garantissant une forme d’univers musical monolithe dans lequel tout utilisateur quelque peu fainéant et peu aventurier (ce qui est un peu le portrait-robot de l’homme-moderne-assisté tout de même) peut se lover sans risque. Il est comme tout le monde !
Pour penser à contre-courant, je me projette lors de cette fameuse rencontre dans la basilique Saint-Pierre de Rome entre cette femme admirable, Lou Andréas Salomé et F. Nietzsche. Celui-ci de lui dire : « De quelles étoiles sommes-nous tombés pour nous rencontrer ? ». Et devant les clairvoyantes hésitations de Lou, Frédo de rajouter : « il est temps, ma chère Lou, de devenir ce que vous êtes ».
Il ne s’agit pas là d’un Mantra pour tous les hérauts du développement personnel, que cela ne leur déplaise, tant ceux-là utilisent cette proposition pour asseoir leurs pratiques de coaching en tous genres avec la promesse d’être soi-même au bout des 10 séances !
Mais comment pouvons-nous devenir nous-mêmes en se laissant porter par des algorithmes de la conscience humaine qui poussent pour toutes et tous les mêmes outils ? Aujourd’hui les softs skills, hier la gestion du stress et demain les neurotrucs. C’est ce que l’on nomme la désirabilité sociale. Nous souhaitons être ce que l’on pressent des attentes des autres, mais pas vraiment ce que nous attendons, nous, de nous-mêmes.
« Devenir ce que vous êtes », c’est l’invitation à faire confiance aux torrents inconscients qui nous animent, à faire les expériences de notre différence, se tromper, recommencer, limiter l’écart entre ce que je suis et les actes que je pose au quotidien. Une éthique, quoi !
C’est promis, demain je ressors tous mes vinyles !
*Photo – Logo Spotify