Crise au sein de l’open space FORHUMAN. Lucie vient d’occuper la photocopieuse 2 heures durant. Elle a lancé 8 impressions du projet Lambert (254 pages) pensant qu’aucune ne partait. L’imprimante marchait très bien ! pour gérer sa frustration Jean-Claude a mangé son gilet en tweed tandis que Monique a passé en boucle le dernier CD de méditation de Christophe André. On a échappé de peu au pire, le petit meurtre entre collègues !
La question que nous devons nous poser n’est pas pourquoi certains agissent avec violence, mais davantage pourquoi tant d’individus ne passent pas à l’acte. Cela permettrait de comprendre la manière dont nous fonctionnons.
Il faut savoir que la violence et le sexe (ou l’érotisme) sont deux affluents de notre vie psychique, il n’y a qu’à fouiller vos rêves… et on trouvera. Si, si, on trouvera ! La frontière est donc infime entre les personnes qui passent à l’acte et nous qui y résistons. La frontière est donc infime entre ceux qui transgressent et nous, tranquillou sur notre canapé, qui les condamnons du haut de notre morale bien dressée.
Pour comprendre, il faut noter ensemble l’importance des rêves et des fantasmes.
Ils sont des prothèses de notre vie consciente en permettant que nos affects les plus crus, les plus violents s’expriment sans nous mettre socialement en difficulté.
Combien de fois avez-vous rêvé (ou fantasmé) de vous affubler de votre costume de super héros et de régler son compte à votre N+1 d’un superbe coup de pied retourné acclamer par tout l’open space ? Ou fantasmé d’entraîner le nouveau gars de la compta dans une soirée coquine et des frasques sexuelles dont les détails feraient rougir vote conjoint ?
Pour que la violence et le sexe restent confinés durablement, jusqu’après le 11 mai pour eux et bien longtemps encore, nous pouvons aussi ériger des figures qui soulignent notre différence. C’est le totem ou la personne expiatoire. Il y en a toujours un au travail. Nous c’est Jean-Claude ! Condamner les comportements de certains dans la vie ou au travail, cela sert surtout marquer la différence avec moi : « moi, je ne suis pas comme ça ». Oui, oui, tant qu’on ne vient pas fouiller dans vos rêves et fantasmes.
Aujourd’hui au programme, rêves, fantasmes et super héros. Let’s go !
*Photo by Volodymyr Hryshchenko on Unsplash
