Le monde est Anxieux ! voilà une certitude posée par Karine à peine arrivée dans l’open space. Balancé comme ça, style BFM, ça jette un froid ! Mais au fait, c’est quoi l’anxiété ?
En général on confond les termes d’anxiété, d’angoisse et de peur. C’est pas votre cas ? et bien, ça ne signifie pas tout à fait la même chose !
Vous voyez ce que c’est la peur ? Vous vous représentez vos sensations lorsque vous êtes face à un chien menaçant sur la route habituelle de votre footing dominical ? stupeur, sidération, gouttes de sueurs, réactions excessives. Là vous avez peur ! C’est facile !
Et bien l’anxiété c’est la même chose … sauf qu’il n’y a pas de chien. C’est pour cela que l’on a dit que l’anxiété est une peur sans objet. Cela se discute ! C’est une peur dont on ne parvient pas vraiment à identifier la cause et, partant, on ne sait pas trop sur quoi agir. Et donc on tourne en rond avec ses craintes. Le but, c’est bien de savoir où est le chien !
Pour résumer l’anxiété serait une peur qu’il nous arrive quelque chose, on ne sait pas toujours quoi, qui nous amène à avoir des comportements de contrôle parfois irraisonnés pour que la-chose-que-l-on-ne-connait-pas ne nous arrive pas. Vous voyez le truc !
Il m’est arrivé en consultation de rencontrer bon nombre de personnes qui s’organisaient pour qu’ils ne leur arrive rien. Et bien le constat, c’est que ça marche !!! pas de relations pour ne pas se faire larguer, pas de rendez-vous travail pour ne pas le perdre, pas d’amis pour ne pas les perdre, pas de compétition pour ne pas échouer, … c’est ce que l’on appelle l’anticipation anxieuse ! Au travail, par exemple, trop d’autonomie ou trop de contrôle, des rôles mal définis, une intégration galvaudée, … génèrent un fort sentiment d’insécurité chez les salariés. L’insécurité c’est le terrain favorable à l’anxiété, avec la peur pour eux de faire quelque chose qui pourrait menacer leur place ou leur intégrité. les salariés préfèrent alors souvent de pas prendre d’initiatives. Ce qui leur est parfois reproché, de haut, lors de l’entretien de fin d’année.
Je me demande si ce ne serait pas une stratégie pour Karine de justifier qu’elle ne courre pas après les projets.
Tiens je vais me relire le Traité du Désespoir de S. Kierkegaard (1845), ça va me remonter le moral !
*Photo by Luke Jones on Unsplash