Tout le monde est sur les nerfs au sein de l’open space FORHUMAN après l’annonce de l’arrêt de travail de Jean-Claude. Tout le monde accuse la Direction de l’avoir poussé à bout. Le diagnostic est clair, il a fait un Burn out. Mais en fait, il a fait quoi ?
Voilà un mot tombé dans le langage commun et qui marque pour nombre d’entre nous un état extrême du stress. En gros, on passe au niveau supérieur avec le Burn out et le travail y est souvent pour quelque chose. Si le diagnostic fait souvent évidence, nous observons pourtant que nombreux sont les cas qui ont en ont la couleur, l’odeur, mais ne sont pas des Burn out. Donc, ce serait quoi le Burn out ?
D’abord partons d’un principe que si le harcèlement est une pathologie de la relation, le Burn out est davantage une pathologie de l’engagement. Pour faire rapide, seules des personnes sur-engagées d’une part, et au détriment de leurs besoins de repos ou encore de liens sociaux d’autre part, sont susceptibles de faire un Burn out. Ce qui exclut de fait Jean-Claude dont on peut dire sans se tromper qu’il s’engage avec une grande retenue dans le travail.
Le Burn out et le surengagement sont donc les deux revers d’une même médaille.
Pour nombre de personnes, le système restera compensé et, donc, elles ne présenteront que peu ou pas de symptômes. Cela est dû à nos capacités propres et à la résistance de notre entourage à notre propre effondrement. Ceux qui décompensent ont souvent été confrontés à une déception qui montre l’ineptie du surengagement dans un contexte galopant de solitude. C’est à ce moment-là que la phase dépressive du Burn out s’engage, que le corps lâche. Les personnes qui en souffrent évoquent souvent un regard qui ne leur a pas été adressé, une formule de reconnaissance maladroite, une opportunité qu’on leur a enlevée et qu’ils méritaient, une prime non accordée…
Le Burn out flait florès parce que nombre d’entreprises font du surengagement une valeur d’adhésion au contrat social qu’elles proposent et pour certaines, une variable d’ajustement de leurs organisations. De façon très pavlovienne, le fait de reconnaitre et de récompenser le surengagement le renforce et permet alors qu’il se développe jusqu’à l’effondrement de certains. Le Burn Out aurait alors une connotation politique et un fondement sociétal qui interroge nos sociétés libérales.
Alors Burn out or not Burn Out ?
*Photo by nikko macaspac on Unsplash