La crise du Covid19, ce défi inédit puisqu’il concerne l’ensemble des entreprises, quelle que soit leur taille, est une opportunité pour innover, s’ajuster, tout en conservant nos ressources impliquées et nos organisations dynamiques.
Nous ne sommes pas préparés dans nos sociétés modernes à affronter ce type de situation. L’arrêt brutal des activités ou son ralentissement sévère déstabilise et rend parfois hébétés nombre de personnes qui sont en temps normal efficaces dans leur activité.
Sans nul doute l’impact humain de cette crise est non négligeable et pose des questions sur nos comportements individuels et collectifs pour surmonter cette période.
De l’utilité et la responsabilité
Les fondements éthiques d’une gestion de crise sont essentiels, ils nous mettent à l’épreuve et face à l’opposition entre la valeur de l’utilité (économique ou politique) et celle de la responsabilité (sociale ou écologique).
Pour le philosophe américain John Dewey, il ne s’agit pas de valeurs universelles immuables, mais d’un empirisme expérimental dans le domaine des idées relatives au bien et au mal.
(J. Dewey, The Quest for Certainty : A Study of the Relation of Knowledge and Action, New York, Minton, Balch and Company, 1929 [1925])
C’est donc face aux problèmes de la vie qu’on peut juger les valeurs qui aideraient une communauté donnée à mieux vivre.
Selon Dewey, on est responsable des effets connus de ses actes. La connaissance implique donc la responsabilité. Aussi, les messages officiels nous invitent à tous les mettre en œuvre. Si l’État porte une responsabilité de protection de la Nation, nous avons chacun(e) un rôle et une contribution à travers les actes qui sont les nôtres.
Dans une vision pragmatique, l’expérience est la source de la connaissance, mais il est souvent difficile de se rendre compte immédiatement des conséquences de nos décisions, d’où la valeur de la crise comme une occasion d’apprentissage et de prise de conscience.
La crise, avec son effet révélateur, à n’en pas douter, nous aidera à remettre en question nos suppositions de base et comprendre les conséquences inattendues de nos actions antérieures.
Vers un lien social recomposé ?
Ce défi auquel nous sommes confrontés peut se révéler être une opportunité de (re) création du lien social dans les entreprises, mais aussi dans nos familles, avec nos proches, nos collègues, la société dans son ensemble. Cela doit nous permettre d’élever notre niveau de civilité, d’attention portée aux autres, de générosité et de bienveillance.
Dans la sphère professionnelle, là où il est parfois difficile de conduire le changement, la mise en place du télétravail à grande échelle, le management à distance, l’adaptation de la charge de travail à la réalité de chacun, imposent à nos entreprises et à son management de se mettre en mouvement. Ce n’est pas sans poser des difficultés, mais nous disposons déjà de mesures facilitatrices, qui doivent nous permettre de conserver de l’efficacité, du confort et de pouvoir le mesurer !
Dans cette logique d’action immédiate, il convient de rester attentif à la recomposition du temps disponible pour la bonne gestion de cette période, dans un souci de prévention de la santé mentale.
Préservons, prenons soin des forces vives qui constituent le socle de toute activité.
Prenons soin de nous, restons calmes et solidaires.
*Photo by Erik Mclean on Unsplash