À la vitesse fulgurante de l’IA : Quels impacts pour les RH en 2025 ?

À la vitesse fulgurante de l’IA : Quels impacts pour les RH en 2025 ?

Connaissez-vous Black Mirror ? Cette série dystopique explore les conséquences d’une digitalisation accrue et soulève des questions sur la place de l’humain face aux technologies. Aujourd’hui, ce scénario de science-fiction semble résonner avec l’émergence fulgurante de l’intelligence artificielle (IA). Des avancées comme ChatGPT, Gemini ou Claude, adoptées à une vitesse record par les utilisateurs, marquent un véritable tournant. Mais au-delà de ces outils spécialisés, une révolution encore plus profonde se profile à l’horizon : celle de l’IA générale, ou AGI (Artificial General Intelligence).

L’AGI, contrairement à l’IA actuelle, promet une capacité à effectuer des tâches complexes dans des contextes variés avec une compréhension et une capacité d’adaptation similaires à celles des humains. Par exemple, une AGI pourrait gérer de manière autonome des stratégies RH globales, en anticipant les besoins en compétences ou en identifiant les signaux faibles de désengagement parmi les collaborateurs. Cette avancée promet de bouleverser nos pratiques professionnelles, en redéfinissant non seulement les processus RH mais aussi la manière dont nous collaborons et trouvons du sens au travail.

Si 2024 a été l’année de la démocratisation des technologies d’IA pour le grand public, 2025 s’annonce comme celle de leur appropriation par les entreprises, avec en toile de fond les prémices de l’émergence de l’AGI. Face à cette révolution, des questions majeures se posent, notamment sur la santé mentale des collaborateurs. Comment anticiper ces défis sans sombrer dans l’anxiété générale ? Quelles opportunités l’IA offre-t-elle aux organisations, et quels pourraient en être les effets secondaires ?

L’IA bouscule les process RH

L’IA promet de libérer les professionnels des tâches ingrates à faible valeur ajoutée pour leur permettre de se concentrer sur des sujets stratégiques. Mais comment cela se traduit-il concrètement dans les entreprises ? Voici un tour d’horizon des impacts actuels de l’IA dans les services de ressources humaines.

Recrutement, formation, gestion administratives, QVCT… Les RH se réinventent

Recrutement et gestion des candidatures

L’IA peut analyser des milliers de CV pour identifier les candidats correspondant aux critères d’un poste. Une étude du Journal of Business Research (2022) montre que cette automatisation réduit de 30 % le temps de sélection initial. Mais elle peut également évaluer les indicateurs non verbaux pour détecter des soft skills ou des traits de personnalité lors d’entretiens avec les recruteurs. Bien que controversée, cette méthode est utilisée par des multinationales pour réduire les biais humains (Harvard Business Review, 2021).

Formation et développement des compétences

Dans la formation, l’IA est également présente. Selon Deloitte Insights (2023), les solutions d’IA identifient les lacunes en compétences et proposent des parcours individualisés pour 87 % des employés interrogés. Elle propose également des simulations immersives. En effet, couplée à la réalité virtuelle, l’IA entraîne les managers à gérer des situations complexes comme les conflits ou les négociations. A noter que des assistants IA font également du coaching et fournissent un accompagnement personnalisé basé sur les performances et les objectifs individuels (McKinsey & Company, 2022).

Gestion administrative et gestion des talents

Les service RH sont parfois débordés par les demandes internes des collaborateurs… Les chatbots RH, déjà largement utilisés dans de grandes entreprises comme IBM ou Unilever, gèrent jusqu’à 80 % des questions récurrentes, comme les demandes de congés ou les bulletins de salaire. Cela libère un temps précieux pour les équipes RH, leur permettant de se concentrer sur des tâches stratégiques, comme la gestion des talents. Concernant la mobilité interne, certaines IA détectent les compétences transférables et suggèrent des plans de carrière alignés sur les besoins organisationnels. A noter également que dans le recrutement des talents, les outils IA peuvent scanner des profils linkedin par exemple pour repérer des talents à haut potentiel.

Amélioration de la QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail)

Les cabinets spécialisés dans les risques psychosociaux développent des plateformes qui utilisent l’IA pour analyser les réponses aux sondages internes et identifier des signaux faibles liés au stress ou à l’épuisement professionnel. Elle peut également anticiper les risques de turnover en analysant des indicateurs comme l’engagement et la performance. Des outils collectent des données anonymisés pour proposer des interventions ciblées.

Cependant, si les promesses de l’IA sont nombreuses, son déploiement massif n’est pas sans risques et nous sommes qu’au début de grande transformation des méthodes de travail, en attendant de connaître le potentiel des AGI à venir.

Les risques émergents : des promesses paradoxales ?

Malgré les promesses de l’IA, son intégration massive dans les entreprises soulève des questions fondamentales sur la santé mentale des collaborateurs et les relations humaines au travail. Voici les principaux défis à anticiper pour 2025.

Vers une perte de sens et un sentiment d’inutilité ?

L’automatisation croissante des tâches routinières, bien qu’utile pour accroître l’efficacité, risque de marginaliser certaines fonctions essentielles dans les entreprises, comme les assistants administratifs ou les secrétaires. Une étude de l’American Psychological Association (2022) a révélé que 43 % des employés dont les tâches ont été automatisées ressentent une baisse de leur sentiment d’utilité.

Ce phénomène peut affecter la motivation et conduire à une perte d’engagement chez de nombreux salariés.

Vers un équilibre entre innovation et humanité ?

Vers une surcharge mentale et une fatigue cognitive ?

En confiant à l’IA la gestion des tâches simples, les collaborateurs se retrouvent face à des problèmes plus complexes, exigeant un haut niveau de concentration et de réflexion. Cette transition risque d’augmenter la charge mentale. Une étude de Frontiers in Psychology (2023) montre que l’hyperconnexion intensifiée par les outils d’IA entraîne une fatigue cognitive accrue, en particulier chez les employés soumis à des transformations organisationnelles rapides. La conduite du changement dans les entreprises, les transformations organisationnelles, les restructurations se sont multipliées ces dernières années, notamment avec la digitalisation et la crise COVID, demain ces phénomènes risquent de s’intensifier avec l’intégration de ces nouvelles technologies.

Vers une standardisation des comportements et une baisse de la créativité ?

L’utilisation de solutions d’IA pourrait favoriser des réponses standardisées et limiter la créativité individuelle. Si les collaborateurs s’appuient exclusivement sur ces technologies pour résoudre des problèmes, les équipes pourraient perdre leur capacité à innover. Pour éviter ce scénario, les responsables RH doivent encourager un usage équilibré de l’IA comme catalyseur de créativité plutôt que comme substitut. Néanmoins, les changements culturels ne s’opèrent que très rarement à court terme et l’utilisation de l’IA peut engendrer une utilisation neutre et basique qui pourrait nuire à la recherche de solutions innovantes et ainsi atténuer les capacités réflexives des équipes engagées dans la routine des projets.
L’impact de l’IA sur la créativité humaine reste controversé. Une étude publiée dans Science Advances alerte sur le risque d’uniformisation des productions créatives, où les récits standardisés remplaceraient les créations originales. En parallèle, une enquête menée par Wunderman Thompson révèle que 83 % des Français craignent que les IA génératives étouffent leur créativité. Pourtant, 57 % des utilisateurs interrogés par Adobe estiment que l’IA peut également stimuler la production créative, surtout parmi les plus jeunes générations. Ces études mettent en évidence la dualité de l’IA dans le domaine de la créativité, oscillant entre risque de standardisation et potentiel d’augmentation des capacités créatives humaines.

Vers une déshumanisation des relations professionnelles ?

Le remplacement de certaines interactions humaines par des interfaces artificielles pourrait déshumaniser les relations au travail. Par exemple, des outils de service client intégrant l’IA, comme les assistants virtuels, limitent les échanges interpersonnels, ce qui peut nuire à la satisfaction des collaborateurs et des clients. Une recherche du MIT Technology Review (2022) souligne que l’absence de liens humains authentiques peut dégrader la cohésion d’équipe et accroître le sentiment d’isolement chez les collaborateurs. Cette tendance, si elle n’est pas encadrée, pourrait altérer la culture d’entreprise, la qualité des interactions internes et réduire ainsi la cohésion d’équipe.
Si nous suivons la théorie de Joseph Schumpeter (1883-1950), l’IA est une révolution qui va déstabiliser le marché de l’emploi. La « destruction créatrice » peut avoir des effets néfaste à court termes sur l’emploi et l’obsolescence des compétences.
Dans leur essai, « Le pouvoir de la destruction créatrice : innovation, croissance et avenir du capitalisme », Philippe Aghion, Céline Antonin et Simon Bunel, (Odile Jacob, 2020) indiquent que même si les effets peuvent être bénéfiques à long terme, la « destruction créatrice » créé une instabilité à court terme sur le marché du travail et la santé des individus, avec un risque d’augmentation de l’anxiété, de l’alcoolisme et du suicide.

Si l’IA transforme indéniablement les organisations, son impact sur la santé mentale et les relations humaines n’est pas à sous-estimer. Les responsables RH et les managers doivent trouver un équilibre entre innovation et humanité, en préservant ce qui rend le travail à la fois productif et significatif. Mais dans un futur où l’AGI pourrait remodeler nos organisations, serons-nous capables de maintenir un environnement où l’humain reste au cœur des stratégies d’entreprise ?
Pour anticiper ces défis, il devient urgent de se préparer à :

  • Former les collaborateurs à l’utilisation responsable des outils d’IA.
  • Promouvoir une culture d’entreprise qui valorise la créativité et l’échange humain.
  • Mettre en place des stratégies de prévention des risques psychosociaux adaptées aux nouvelles pratiques de travail.

En réponse à ces enjeux, le webinaire du 28 janvier explorera des solutions concrètes pour allier innovation et bien-être au sein des organisations. Rejoignez-nous pour découvrir comment préparer vos équipes aux défis de demain tout en préservant leur santé mentale.

 

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2025 : IA & RH feront-ils bon ménage pour la santé de vos collaborateurs ?

Alors que l’intelligence artificielle transforme profondément les entreprises, elle soulève des défis inédits pour les RH. Comment intégrer l’IA à vos pratiques sans compromettre la santé mentale de vos équipes ? Un enjeu essentiel à anticiper dès 2025.

👉 Quels sont les risques et opportunités de l’IA pour le bien-être des collaborateurs ?
👉 Quelles stratégies RH adopter pour allier innovation et responsabilité ?

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📌 Date : 28 janvier à 11h
🎙 Avec : Patrick Charrier, PhD (PhD & CEO de Forhuman) et Pierre Monclos (conférencier RH & IA)
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Sources :