Le psychologue Patrick Charrier explique, dans une tribune au « Monde », que la reconnaissance du burn-out comme phénomène lié au travail détourne l’attention d’une réalité qui semble plus économique et politique que sanitaire.
Tribune. La reconnaissance du burn-out comme phénomène lié au travail résonne, de toute évidence, comme une avancée significative, réalité venant faire principe pour tous ceux qui douteraient encore que le travail peut, dans certaines conditions, user jusqu’à l’épuisement des ressources vitales de l’individu. Cette reconnaissance par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) marque la trajectoire du processus du burn-out, en faisant du travail la cause de ce syndrome.
Parions maintenant sur l’ouverture d’un débat long et tendu sur la réparation sonnante et trébuchante du dommage créé par le fait même du travail. Se répète ainsi une logique qui a prévalu sur l’identification des accidents du travail et, plus particulièrement, des syndromes post-traumatiques après-guerre, laquelle a arrimé cette forme de souffrance psychique à la seule et insuffisante logique prudentielle et assurantielle. Il s’agit en quelque sorte d’aller à la recherche d’un coupable à qui présenter la facture !