RH : Comment l’IA peut redonner du sens et rendre le travail “apprenant” ?

Comment l’IA peut redonner du sens et rendre le travail “apprenant” ?

L’IA Générative (IAG) est encore essentiellement utilisée pour automatiser des tâches simples. Ce qui peut faire tomber les collaborateurs dans un usage “abrutissant” de l’IA : on fait faire (et on ne fait plus), et on se contente de contrôler ce que fait l’IA. De plus, si on automatise trop, on peut toucher à des tâches dites “à faible valeur ajoutée” mais qui pourtant ont beaucoup de valeur : elles peuvent être des tâches de respiration dans un quotidien complexe, et elles peuvent permettre d’apprendre (ou du moins de ne pas oublier).
Il y a donc un réel enjeu à rendre l’utilisation de l’IA plus riche et “apprenante”, c’est-à-dire en faire une source de progression et de développement des équipes, pas juste un outil pour gagner du temps. Ce qui permet au passage de garder ou de redonner du sens à certaines missions. C’est ce qu’ont compris les “entreprises apprenantes”.

Article de Pierre Monclos, DRH & Conférencier RH

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L’entreprise apprenante ?

L’IA Générative (IAG) est encore essentiellement utilisée pour automatiser des tâches simples. Ce qui peut faire tomber les collaborateurs dans un usage “abrutissant” de l’IA : on fait faire (et on ne fait plus), et on se contente de contrôler ce que fait l’IA. De plus, si on automatise trop, on peut toucher à des tâches dites “à faible valeur ajoutée” mais qui pourtant ont beaucoup de valeur : elles peuvent être des tâches de respiration dans un quotidien complexe, et elles peuvent permettre d’apprendre (ou du moins de ne pas oublier).
Il y a donc un réel enjeu à rendre l’utilisation de l’IA plus riche et “apprenante”, c’est-à-dire en faire une source de progression et de développement des équipes, pas juste un outil pour gagner du temps. Ce qui permet au passage de garder ou de redonner du sens à certaines missions. C’est ce qu’ont compris les “entreprises apprenantes”.

Ici nous parlons d’une organisation qui établit des stratégies et pratiques pour que chacun apprenne au quotidien, et rende ces apprentissages accessibles aux autres membres de l’organisation.
L’entreprise apprenante, qui s’empare de l’IA dans cet objectif, permet donc aux collaborateurs d’avoir plus d’opportunités d’apprendre de leur travail, de leurs collègues et de partager ce qu’ils apprennent pour aider l’équipe.
Voyons quelques pratiques dont vous pouvez vous inspirer pour créer des usages apprenants de l’IA, qui viendront enrichir plutôt qu’appauvrir le travail quotidien.

Exemples d’usages apprenants

1.    L’IA comme coach pour vous aider à vous poser les bonnes questions
Face à un challenge professionnel, l’utilisation de l’IAG consiste souvent à décrire son problème pour espérer obtenir une solution de l’IA. Alors que si l’on demande à l’IA générative les bonnes questions à se poser face à un défi, la démarche réflexive et la discussion avec l’IA seront bien plus riches.

L’utilisateur est incité à rélféchir par lui-même, tout en étant aidé par l’IA. C’est, je pense, une très bonne pratique à diffuser à vos équipes.
 

Par exemple, si un salarié a besoin de gérer un projet complexe avec un partenaire externe, il a deux options :

  • soit il demande à l’IA comment gérer ce projet (les étapes, les risques, qui impliquer, quand, comment…)
  • soit il demande à l’IA quelles sont les bonnes questions à se poser pour s’ateler à ce projet, et la discussion avec l’IA sera alors d’une atoute autre nature !
Et quand cela finit par soulever des questions auxquelles vos salariés n’ont pas les réponses, rien ne leur interdit de finir par demander des solutions à l’IA pour atteindre leur objectif initial.
 

2.    L’IA comme challenger pour vous aider à mieux faire votre travail

Cette pratique consiste à créer un premier jet son travail (une “V1”) et à le soumettre à l’IA générative en lui demandant de faire des feedbacks sur cette version au regard d’objectifs précis que vous lui avez communiqués.
 

Et ça marche dans toutes les situations :

  • si c’est une tâche déjà connue, cela permet de continuer de faire, et ainsi de consolider sa compétence et de l’ancrer dans la durée, tout en apprenant des feedbacks de l’IA pour faire encore mieux la prochaine fois ;
  • si c’est une tâche nouvelle, cela permet de se confronter à la pratique (et donc au développement des compétences associées à cette pratique).
Comme dans l’exemple précédent, l’intérêt est de faire réfléchir par soi-même l’utilisateur, pour ne pas tomber dans un usage abrutissant de l’IA. Sans oublier l’intérêt de stimuler ses idées dans un premier temps, avant d’être influencé par des réponses de l’IA.
 

3.    L’IA pour apprendre (presque) n’importe quelle compétence
En parallèle des actions de formation déjà déployées dans votre entreprise, vous pouvez inciter vos salariés à demander à l’IAG d’”agir comme un formateur, très pédagogue” pour qu’ils développent de nouvelles compétences. Pour cela, le prompt devra contenir un maximum d’informations comme :

  • les compétences à développer, idéalement en lien avec un objectif professionnel
  • le contexte d’apprentissage (en situation de travail, étalé dans le temps, avec des collègues, etc)
  • le niveau de départ (évaluable par l’IA si besoin)
  • les spécificités (secteur d’activité, contexte de l’entreprise, contraintes réglementaires, etc)
  • et les préférences d’apprentissages (avec un style humoristique ou technique, un ton convivial ou humoristique, un univers de science-fiction pour les mises en pratique, etc)

Avec ces informations, les IA Génératives – et notamment Claude ou Le Chat (Mistral) – sont très performantes pour créer des ressources, des quiz et des activités, puis pour corriger les mises en pratique et suggérer des actions à réaliser après la “formation”. Et le niveau de personnalisation peut être très très élevé.
Attention, il ne faudra pas sous-estimer les préférences d’apprentissages car certains collaborateurs (et peut-être même plus de 50% d’entre eux) pourraient ne pas être attirés et engagés par cette manière d’apprendre, préférant les dispositifs plus “humains” 🙂
Pour aller plus loin, il est aussi possible de transmettre à l’IA des ressources et activités existantes pour les adapter et les contextualiser, et de lui envoyer des documents (un process, un guide interne, etc).

4.    L’IA pour décrypter un concept complexe
Incitez vos équipes, face à des concepts complexes, à demander à l’IA générative de leur expliquer ces concepts avec beaucoup de pédagogie.
Par exemple, en demandant à l’IA de leur expliquer ce qu’est la Blockchain comme s’ils étaient une personne de 80 ans qui n’a jamais utilisé internet. Ou comme s’ils étaient un enfant de 8 ans qui n’a pas encore utilisé d’ordinateur.

Bien d’autres usages apprenants sont à inventer, et pourraient aider vos équipes à progresser et à trouver plus de sens dans leur quotidien, ce qui est à la fois une source d’épanouissement et de développement pour elles, et une source de performance et d’engagement qui bénéficiera à l’entreprise.

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